Phineas Taylor Barnum : prince des charlatans
Paris by Night, pour Vampire la Mascarade
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Un homme avait appliqué à la lettre cette maxime, érigeant un empire basé sur la publicité mensongère.
Pour s’enrichir, Barnum était adepte de deux préceptes :
1. Gagner de l’argent
2. Ne pas en perdre
Menteur, escroc et génie publicitaire, je vous présente Phineas Taylor Barnum.
Une histoire de gènes
Né le 5 juillet 1810, Phineas Barnum doit certainement son sens de l’escroquerie à son grand-père maternel, Phineas Taylor. Ce dernier lui a en effet transmit son prénom, mais pas seulement. Phineas Taylor était en effet propriétaire, juge de paix, mais aussi charlatan de loterie.
Après plusieurs jobs et une enfance sans histoire, Phineas Barnum ouvre une épicerie avec son oncle. Il transformera cette dernière en « Temple of fortune », une loterie qui lui rapportera très gros. Il avait pour don de faire croire aux clients que le gros lot était à leur portée.
En 1829, il crée son journal, « The Herald of Freedom », qui lui rapportera plus de problèmes que d’argent, et après avoir épousé Charity Hallet en 1829, il s’installe à New-York et commence sa carrière de forain.
Le cirque, c’est le bordel
Phineas Barnum s’est particulièrement illustré en tant que prince des charlatans dans le milieu circasien.
Voici une liste de ces plus grandes réussites:
- Joice Heth : achetée 1000 dollars, Barnum fait croire que cette femme de couleur est âgée de 160 ans et est la nourrice de Georges Washington, mort presque 40 ans auparavant.
- Général Tom Pouce : Charles Sherwood Stratton est petit, très petit pour sa taille. Barnum exhibe ce garçon de 5 ans, qui mesure 60 cm et pèse 7 kg. Il le fait passer pour un lilliputien et lui fait faire le tour des cours d’Europe.
- La sirène des îles Fidji : montage taxidermiste comprenant torse et tête de singe accroché à l’arrière d’un poisson, et recouvert de papier mâché.
- Jenny Lind : le « Rossignol Suédois », cantatrice à la voix céleste, qui bouleverse les foules. Barnum la fait passer pour un ange, et elle assure 93 représentations au succès immense.
- Jumbo l’éléphant : mesurant presque 4 m de haut, cet éléphant devint vite une attraction impressionnante.
Mais Phineas Barnum a aussi fait sa publicité en mettant en avant ses autres attractions : géants d’Islande, femmes de Pentagonie, nains, serpents de mer et autres inventions.
Au-delà de cet aspect mensongé, Phineas Barnum a aussi été un précurseur en révolutionnant l’industrie du cirque.
On lui doit l’invention du cirque à trois pistes, le déplacement des ménageries en train, les spectacles emprunts de gigantismes, avec parfois plus de 100 animaux à la fois et l’utilisation intensive de la publicité et du sens de la formule pour remplir les salles.
Il s’est aussi frotté à la politique puisqu’il a été maire en 1875 et 1876.
Il mourra en 1891. La phrase suivante lui est attribuée : il y a un naïf qui vient au monde chaque minute.
Paris by Night, pour Vampire la Mascarade